Orgasment ou pas?
J'aimerais beaucoup vous parler de mes voisins, mais vous ne me croiriez pas. C'est LA baise, 24 sur 24 mon cher. Et ça s'entend. "Oui" et "Viens" se succèdent, avec comme un tremolo dans la prononciation, dans le meuglement plutôt. Je croirais bien plus à une maison de passes, ou deux lesbiennes au pire, mais pas toujours ces mêmes deux "voix" non, dont une masculine vous l'aurez deviné. Le problème c’est que je ne sais jamais s’ils «viennent» ou pas justement puisque ça reprend toujours sans s’interrompre. Alors : est-ce des orgasmes consécutifs, ou au contraire sont-ils toujours à venir à venir à venir hé presque, mais non fausse alerte on continue. Sans jamais venir vraiment. Et puis tout cela me perturbe vraiment : d’un côté cet homme me fait sentir d’un ridiculisme, d’un misérabilisme sans nom, de l’autre je veux cette femme infernale, incroyable et inhumaine, mais j’ai la preuve continuelle que ça n’arrivera jamais. C’est le cas de le dire, pardon.
C'est L'Histoire du bloc! À l'unanimité! Cette baise continuelle, elle se répercute du plancher à TOUS les murs, et aux autres plafonds, et ainsi de suite leur orgasme plafonne au su de tous. Les gens rient, n'en reviennent pas, comme moi - comme vous- n'y croient pas mais n'y peuvent rien puisque c'est une évidence (évidemment pendant que je vous parle, non seulement maintenant mais toujours, je pourrai vous le dire à chaque fois mais c'est redondant, pendant que je vous parle ça continue, grognement masculin et gémissement féminin, j'écris cela au singulier puisque c'est un peu toujours le même, et parfois des coups dans les murs comme si on allait apparaître dans mon appartement, ce que je m'attend vraiment d'un moment à l'autre toujours : leur lit défoncerait le mur et planterait le pied dans mon appartement, et eux, nus, me souriraient peut-être timidement - peut-être! - avant d'hausser les épaules et de reprendre ce qu'ils n'ont pas arrêté, là, ici, dans mon salon) les voisins n’en reviennent pas donc, les portes s’ouvrent constamment alentour, et on rit, et on parodie les cris bruyamment, d’autres maugréent par contre et frappent dans les murs.
Voilà, j’aimerais beaucoup vous parler de mes voisins, mais vous ne me croiriez pas. Le problème, et c’est là le plus intéressant, c’est qu’étant entendu où nous habitons, et ne pouvant croire que ça ne se répand pas dans les bureaux du rez-de-chaussée, je n’arrête pas d’imaginer que c’est aussi L'Histoire qui fait un malheur dans une certaine salle de rédaction (là j’essaie de ne pas être trop précis parce que je veux pas que tous sachent où j’habite). Je m’attend donc toujours à ce que, n’en pouvant plus, un journaliste en fasse ses choux gras. Ça va se répandre comme une trainée de… et devenir L'Histoire de la région! Et je pourrai dire, heureux d’être enfin cru : «Oui oui! Ce sont mes voisins!»
Comme si cela pouvait m'impliquer un peu, m'immiscer entre eux. Me faisait devenir un peu lui avec elle.
C'est L'Histoire du bloc! À l'unanimité! Cette baise continuelle, elle se répercute du plancher à TOUS les murs, et aux autres plafonds, et ainsi de suite leur orgasme plafonne au su de tous. Les gens rient, n'en reviennent pas, comme moi - comme vous- n'y croient pas mais n'y peuvent rien puisque c'est une évidence (évidemment pendant que je vous parle, non seulement maintenant mais toujours, je pourrai vous le dire à chaque fois mais c'est redondant, pendant que je vous parle ça continue, grognement masculin et gémissement féminin, j'écris cela au singulier puisque c'est un peu toujours le même, et parfois des coups dans les murs comme si on allait apparaître dans mon appartement, ce que je m'attend vraiment d'un moment à l'autre toujours : leur lit défoncerait le mur et planterait le pied dans mon appartement, et eux, nus, me souriraient peut-être timidement - peut-être! - avant d'hausser les épaules et de reprendre ce qu'ils n'ont pas arrêté, là, ici, dans mon salon) les voisins n’en reviennent pas donc, les portes s’ouvrent constamment alentour, et on rit, et on parodie les cris bruyamment, d’autres maugréent par contre et frappent dans les murs.
Voilà, j’aimerais beaucoup vous parler de mes voisins, mais vous ne me croiriez pas. Le problème, et c’est là le plus intéressant, c’est qu’étant entendu où nous habitons, et ne pouvant croire que ça ne se répand pas dans les bureaux du rez-de-chaussée, je n’arrête pas d’imaginer que c’est aussi L'Histoire qui fait un malheur dans une certaine salle de rédaction (là j’essaie de ne pas être trop précis parce que je veux pas que tous sachent où j’habite). Je m’attend donc toujours à ce que, n’en pouvant plus, un journaliste en fasse ses choux gras. Ça va se répandre comme une trainée de… et devenir L'Histoire de la région! Et je pourrai dire, heureux d’être enfin cru : «Oui oui! Ce sont mes voisins!»
Comme si cela pouvait m'impliquer un peu, m'immiscer entre eux. Me faisait devenir un peu lui avec elle.
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