mardi, octobre 11, 2005

Sans suavité (N’importe quoi!)

Me souviens plus comment je voulais commencer. Je voulais partir en douceur mais c’est fini la douceur ce soir. T’entends des bruits des bruits plein de mots sales et saccadés, en raz-de-marée qui avalent. Envie de recouvrir tout. Tu as envie de les entendre arriver. Alors forcément ils arrivent.

Tchong! Ça te frappe en pleine face : le sacré vulgaire, la monotonie des raides comme clous, les cierges de file, en ligne mes tabernacles!

Petit moment d’attente…

Encore un peu c’est toujours long ces choses. Voulez un vieux magazine?

« Les hémisphères fondent en masse!»

T’es là t’attends comme un cave puis bang! Ça te givre drette là, t’as tout tout-d’un-coup : ça pue le feu éteint, les pleurs, t’entends ça bramer partout, c’est dans le tourniquet puis ça peur, ça peur sans bon sens, tu vois cela partout sur les peaux, des frissons de rien pour rien, et partout par monts et par eaux ça a la tête dans le fond à brasser la marde sacerdotale pour trouver des carcasses de rats morts sans combattre.

Tu regardes le gros pan de mur de brume qu’y arrive de loin et tu le sais : c’est ça le virus. C’est ça le dernier.

T’en peux plus de voir! Tu penses à l’autre, qui s’est arraché les deux yeux avec trois doigts en sept secondes, tu repenses aux messes de christ puis tu cries :

«Ton corps en sang j’en veux un puits !»

Ça descend jusqu’au fond. C’est plein de masses en toi, tu serres les dents mais c’est inutile : ça sort de toi de partout. Des billes de suie. Tu salis tout autour de toi.

Tu ne te souviens plus comment cela a commencé. Et tu fixes un fil blanc avec attention.

Très attention.

Dans chacun de mes rêves j’étrangle un cou différent.

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