dimanche, décembre 18, 2005

La ville, elles exigent toutes la ville

Voilà très longtemps, je me suis amusé des semaines avec trois petites phrases : le plus souvent ne sachant où je vais ni comment, or je suis dans la ville, or je viens de la campagne...Petit extrait :


or je suis dans la ville aux gonds cramoisis
aux panneaux grincheux
et dans la vile monotonie des lieux
mon corps vaque à ses occupations pendant que ma tête
dandoline sur mes vagues-à-l'âme

or je suis dans la ville aux devantures ambitieuses
mais derrière les murs fête la paresse
j'en connais qui sont morts-nés

dans les rues aux goûts bizarres
le ciel n'y est pas le même
le soleil intimidé par les grattes-ciel

je suis dans la ville aux rues fastes et pansues
et je pense aux poubelles pleines de parures

je suis dans la ville aux facades pleureuses
on cogne les pieds dans le mur à trop chercher les étoiles
les lumières dansent devant mes yeux
je ferai tout pour te quitter
sa mémoire me parle me crie des horreurs
cachez-moi la vérité je vous en prie
mes nerds se cabrent
l'optique bien fixée au fond des yeux

je me demande ce que je fais ici
à errer sur place
attendre l'autobus des écoeurés
c'est où chez nous
placard minable
odeur de naphte

abrutissement
même le dimanche on l'a perdu
aux mains des syndicats

le travail me hurle dans les veines

je suis dans la ville
et je fais semblant
de savoir où je m'en vais
faut pas être touriste
me fixe des objectifs
mes espoirs s'enfouissent
comme grains de sable
minent mon horloge

ne pas montrer que je marche
les yeux au ras du sol
à faire semblant de ne croiser personne
continuer mon chemin l'air décidé
vers une autre journée de perdue
à rêver des nuages qui n'existent plus

les balcons me dévisagent
je suis dans la ville
et je fais celui
que l'on ne voit pas
ma peau est si sensible

je suis dans la ville et souvent je pleure
les églises abandonnées
souvent je pleure
mes terres minées

je ne sais plus poser mon pied
ma pente raide de vie
à me fondre aux creux des plis

souvent je m'abstiens d'exister
sinon hypocrite je sors danser
sur le fil même de mes abnégations

j'erre sans direction
à m'espérer vivant
cerné par des murs de gens
le klaxon incessant des verbomoteurs

dans la ville à me rendre sourd
faire semblant d'exister
tenter d'oublier la patiente fosse
pardessus-tête les nerfs à froid
trottoirs glaciaux
blanches ruines

fuir
douce chanson
le blé danse
et moi je disparais dans une bulle de campagne
y noyer mes questions

2 Salves:

Anonymous Anonyme écrit...

héhé!
J'en suis justement à traiter des problèmes que peut engendrer la ville... je peux t'utiliser comme référence ? ;)

18 décembre, 2005 20:11  
Blogger Satyre écrit...

Référence ?

Tu veux dire comme problème engendré c'est cela ?

:P

18 décembre, 2005 23:27  

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