samedi, novembre 18, 2006

La proie et l'appât ont le même visage

le verbe en verve
sort en gerbes
le trop plein :

sous trop fluorescences les systèmes nerveux s'exposent autant de mensonges villisés par le vice alcool en offrande ouvertes les entrejambes

leurs visages en appâts
pourtant quand je jouirai en elles
qui sera la proie ?

vendredi, novembre 17, 2006

Garder ses ouaillles

Pour plaire, tu dois offrir un verre de vin pour faire passer l'ostie.

...

« C'est pas avec tes maudites galettes à mélasse...!!! »

lundi, novembre 06, 2006

Il a neigé sur mon tapis

Il neige !!!! Il nei-geuuuuu !!

Ah ! Que je ris !
De me voir
Si beau
Sous ce miroir !

dimanche, novembre 05, 2006

Écrit à même le zinc (devant tous les témoins)

Mort de rire ça
n'aurait pu aller mieux
avec la bière dans l'estomac jusqu'au cou comme une immonde couche d'alcool noir
- I'm a stout man! -

voir la haine au fond de tes yeux
tente de me pousser vers la sortie
tu n'y arriveras pas!

car l'ivrognerie est roc
un bar ça ne se sort pas
c'est pilié
sous vert-de-gris

et immuables
nous ne bougerons pas !

vendredi, novembre 03, 2006

Prochaine pleine lune

Prochaine pleine lune je t'accroche.

Je sais que tu ne peux résister ce soir-là. À tout ce qui crie en toi. Le désir qui te dévore. Je vais te permettre de l'exprimer, de le hurler hors de ton corps possédé...jusqu'à notre épuisement total.

Mon sang latin

Ça me brûle ça me dévore.

Par en-dedans.

C'est pour cela que je pousse mes cris...en mordant.

Goûte.

Méchant french

« Nous rapprocherons nos lèvres lentement, en choeur. »

Il se peut que les réverbères s'écrasent dans la noirceur, laissant en silence la Lune étendre sa peau blême. Il en sera ainsi dans le ciel tout entier, jusqu'aux pavés sous nos pieds.

Une lumière cristalline pour un baiser défié aux dieux.

Poussières de nuits

Que vois-tu quand s'éteint la lumière?
l l l
Ta propre maison t'est étrangère.
l l l
Elle maîtrise l'accord fou.

Un manque inépuisable

Il n'y a pas assez de café dans un verre de café.

mercredi, novembre 01, 2006

Le refuge d'Amortis

Non là j'ai juste le titre.

À têtes éraillées, nous négocierons ce dossier.

Il est possible que les subterfuges fusent. Soit. La guerre ce sera. Sans surlendemain. Le temps que la poussière retombe sur ses pieds et que le monde jaillisse de ces cendres.

Ce ne sera pas la fin. Ce sera le lit de feuilles mortes de l’automne. Un nouveau nid à couver.

Les choses en resteront ainsi, longtemps. Rien ne sera pressé. Les couleurs prendront le temps de s’assortir, et le soleil attendra patiemment qu’elles y soient parvenues.

Car ne brûlera plus jamais un rayon en vain.

Marie-Josée

5h35. Surprenamment, la calendre chromée de la voiture ( c’est ainsi que je la reconnais, avec son VW caractéristique ) de Marie-Josée se pointe le nez dans l’entrée du garage. Mon cœur chavire ; je me lève. Je sors de ma coquille. Car si j’ai appris une chose pour en avoir tant laissé passer, c’est qu’il vaut mieux tenter sans moyen que de rester bouche bée gaga à ne rien faire.

- « Hello senor! », pendant que la voiture s’approche de ma hauteur.

Ai-je bien entendu? Elle me donnerait du senor ce matin? Impossible! Commencer à m’affubler de petits noms tendres, ce serait beaucoup trop dangereux. Probablement qu’elle parlait encore à sa passagère, et j’aurai mal compris. Quand même, que je repense, elle revient du Sud, avec un grand S, celui qu’on rejoint par avion. Alors peut-être que le senor, hein, elle le dit à tout le monde depuis son retour, pour jouer, pour se faire croire qu’elle y est encore un peu, peut-être même surtout pour nous le rappeler ; on parade de ses beaux voyages comme de notre belle voiture, de notre belle maison : c’est une position. Sans compter que sept jours, c’est trop court, ce n’est pas une durée, sauf si justement, on en parle notre vie durant. Comme ces vieux garçons qui ravivent à tout instant leur ancienne flamme, pour bien qu’on sache qu’il n’y a pas toujours rien eu, que cela aurait pû en être autrement, qu’il ne faut surtout pas croire que…Non mais oh.

Quand même, « senor »...j’ai la berlue! Sinon qu’elle cesse immédiatement : comme tu vois, je suis du genre à m’inventer des histoires, et j’ignore combien de temps je parviendrai à garder mon sang-froid. Hummmm. Mon sang chaud. C’est comme cela que je le préfère.

Entretemps, j’essaie de couiner quelques mots.

- « Tu recommences à revenir tôt le matin? »

Primo, c’est arriver que j’aurais dû dire! Ensuite, « re » et « re », ça enfarge. Ma bouche fait de grandes simagrées pour prononcer, Marie me regarde parler d’un air un peu surpris, pendant que je n’ai pas le choix de terminer ce que j’ai commencé : j’ai l’air d’un plouc, je le vois bien.

- « Eh, les vacances sont finies. »

Puis. elle part faire sa journée. La mienne achève…

Senor, a-t-elle dit senor?

Son petit sourire.

Radieuse, vraiment.

Elle est mariée.

Impossible j’te dis.

Mais comment va son couple? Hein? Je pourrais le lui demander.

« Dis MJ, t’es mariée, toi, n’est-ce pas? (Ne pas avoir l’air d’en savoir tant. Ne surtout pas lui laisser la chance de répondre : on ne veut quand même pas l’entendre décoller sur son ô merveilleux mariage.) Et comment va, la vie de couple? »

La moue qu’elle fait veux tout dire. Un bref instant, son visage s’assombrit, et ça je ne peux l’imaginer. Je m’approche. Elle saute dans mes bras. Je tombe.

Les étoiles.

Je pourrais aller la voir, maintenant, quérir un café. Mais je préfère attendre demain. Nous sommes lundi. Ne pas la laisser s’imaginer que nous en prendrons l’habitude, à tous les matins. Pas pour cela, pas pour qu’elle nous offre un café. Demain : mardi, ça fait plus aléatoire.

Mais je continue de rêver. Marie-Josée, elle, a décidé de passer à l’action. Trêve de minaudages! La porte qui mène à l’ascenseur qui mène aux bureaux s’ouvre. C’est elle. Son visage toujours souriant, notre préférée à tous ici. Marie-Josée, un nom ordinaire pour quelqu’un qui génère autant de sourires. Elle tient trois cafés. Elle en porte un à mon collègue, il dit quelque chose, elle rit.

Et puis, hé oui, la voilà qui se dirige vers mon poste. Elle en a long à parcourir, elle me sourit de loin. Il lui reste deux cafés. Un pour moi.

L’autre…pour elle?!

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